Bad Feminist est un recueil d’essais féministes écrits par Roxane Gay et publiés en 2014. Je les ai terminés il y a environ un mois et depuis je trépigne d’impatience de vous en parler ! Mais d’abord, la description :
Description
Roxane Gay, romancière et professeure, écrit à propos de sa définition d’une « mauvaise féministe » et ce que cela veut dire dans la société d’aujourd’hui. Les essais abordent la culture du viol – en analysant la chanson Blurred Lines ou la série Girls – ainsi que tout l’amour de l’auteure pour le Scrabble et les Hunger Games.
Ce que j’ai pensé de Bad Feminist
Cela fait plusieurs semaines que j’essaie d’écrire un article potable sur ce bouquin… Mais les essais sont si bien écrits que j’ai l’impression que tout ce que j’arrive à produire est loin d’être à la hauteur ! Mais voici ma dernière tentative en date.
L’écriture analytique de ce recueil d’essais était tout simplement excellente. J’avais à peine terminé la lecture de l’inspirante introduction que j’en parlais avec enthousiasme auprès de tous ceux qui voulaient bien me tendre l’oreille. Je regrettais déjà que le livre n’ait pas été traduit en français car j’aurais voulu l’offrir à tous mes amis francophones et féministes (et fiers de l’être !) afin d’échanger longuement dessus autour d’un bol de chips et un (ou trois) verres de vin.
La notion même de « bad feminist » était une vraie bouffée d’air frais. L’idée revient à accepter le fait qu’un(e) seul(e) féminist(e) – ou un seul féminisme – ne pourra jamais représenter toutes les préoccupations féministes qui existent. Chacun d’entre nous – qu’on soit homme ou femme ou quelque chose qui se trouve entre les deux – a un certain pouvoir qui nous permet d’être critiques de ce que nous vivons au quotidien. L’important c’est de réfléchir à nos expériences et de juger si elles sont compatibles avec notre conception de l’égalité entre hommes et femmes. En tant qu’individus, nous aurons des opportunités différentes dans la vie et elles nous confronteront de différentes façons au sexisme.
De ce fait, cela ne sert pas à grand-chose de mettre tout le monde dans le même panier : il y a des gens qui ont de l’argent, d’autres qui n’en ont pas, des gens avec des troubles alimentaires ou la peau noire ou des troubles psychiques ou des rides. Le concept que Roxane Gay développe nous libère en quelque sorte de l’obligation que nous imposons souvent aux féministes d’être tout pour tout le monde. Quelqu’un qui s’identifie en tant que « bad feminist » n’a qu’à faire ce qu’il peut pour la cause dans sa propre sphère, sans chercher à être un modèle pour toute personne ayant des idées féministes. Logique : qui s’attend à ce qu’un représentant de l’Etat incarne la totalité de ses propres idées politiques ?
J’ai déjà écrit plus de 400 mots et je n’ai même pas encore abordé la perspicacité avec laquelle Roxane Gay commente divers éléments de la « pop culture », un phénomène que j’ai adoré étudier à la fac. Je n’ai pas non plus abordé les nombreux passages humoristiques du livre qui permettent de relâcher la pression après certains chapitres qui traitent de sujets très difficiles mais que nous nous devons d’aborder.
Je sais que je relirai ce livre plus d’une fois et qu’il continuera à m’aider à réfléchir à propos des enjeux complexes auxquels notre monde fait face aujourd’hui. J’espère que Roxane Gay écrira de nouveaux essais à l’avenir pour que je les dévore eux aussi ! Et pour ce qui est de ce livre : je ne peux le recommander assez !
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