The Circle est un roman dystopique écrit par Dave Eggers, un romancier américain. Publié en 2013, ce livre décrit une société totalitaire dirigée par The Circle, une entreprise très performante qui a réussi à révolutionner le web du jour au lendemain.
L’histoire
Mae Holland est une jeune femme qui vient de décrocher un poste au Circle. A ses débuts, l’entreprise a créé un système d’identité unique pour toute transaction, tout commentaire, bref tout mouvement sur Internet. Le système que nous connaissons aujourd’hui devient rapidement obsolète : plus de commentaires anonymes ! Plus d’achats effectués avec un compte différent pour chaque site e-commerce ! Mae embarque vite dans le jeu de l’entreprise, dont l’ideologie consiste à effacer tout droit à la protection de la vie privée, qu’elle soit en ligne ou non.
Ce que j’ai pensé de The Circle
L’auteur de ce livre est connu et j’ai l’impression que bon nombre de lecteurs attendaient beaucoup de ce roman. Pour ma part, je suis tombée dessus sur Goodreads et mon amour des dystopies a fait que je me suis plongée dedans sans faire de recherches préalables. Une fois que j’avais terminé, j’ai vérifié les avis de lecteurs sur Goodreads et le consensus général était que ce roman ne figurait pas parmi les meilleurs écrits de Dave Eggers.
L’histoire était un peu maladroite par moments car elle insistait lourdement sur des points qui étaient déjà assez évidents au départ. L’entreprise est comparée au paradis dès la toute première ligne, et le champ lexical de la religion est maintenu jusqu’à la fin. Tout propos contre l’entreprise est qualifié de « blasphématoire » et on appelle les trois fondateurs du Circle les rois mages. Il y avait pas mal de métaphores du genre, et l’auteur enfonçait tellement le clou que les images données prenaient un air usé, un peu comme une couverture ternie par quelques lavages de trop.
J’ai été intriguée par le choix d’une femme pour le personnage principal. Presque tous les romans dystopiques que j’ai pu lire (les basiques : Fahrenheit 451, Brave New World, Animal Farm, 1984, Hunger Games) tournaient autour d’un homme. Malheureusement, Mae m’a un peu déçue. Son trait de caractère principal est son envie – non, son besoin – d’être aimée, ce qui fait d’elle la cible parfaite pour la philosophie du Circle. Néanmoins, ce choix fait que son personnage est loin d’être sympathique, surtout après les débuts prometteurs à ce niveau à son arrivée au Circle. Mae fait une piètre tentative pour contester une des règles les moins essentielles de l’entreprise avant d’embrasser pleinement toutes les idées les plus oppressantes de la société. J’aurais pu accepter ce changement radical si l’écriture m’avait seulement permis de comprendre, mais ce n’était pas le cas.
Pour moi, l’originalité de ce roman vient du fait qu’il nous fait suivre l’endoctrination progressive d’une société qui renonce volontairement (et avec plaisir !) à ses droits fondamentaux. Certains passages m’ont rappelé les conférences d’Apple où les acheteurs crient tout leur enthousiasme pour le lancement d’un nouveau produit. La très forte ressemblance manquait de subtilité à mon goût.
Toutefois, j’ai bien aimé découvrir la réflexion derrière la criminalisation de la notion de vie privée. Les employés du Circle y croient dur comme fer grâce à un lavage de cerveau progressif qui repose sur l’argent, le consumérisme et la peur. Certains passages du processus d’endoctrination m’ont fait ouvrir les yeux en grand ! La plupart des romans dystopiques que j’ai lus dépeignaient une société cauchemardesque qui existait déjà depuis un moment, ou alors l’histoire de quelques personnes qui essaient d’en sortir (sauf pour Animal Farm). Le roman était donc assez différent à ce niveau-là.
Pour moi, The Circle n’est pas un grand livre mais je suis contente de l’avoir lu. J’aurais voulu que le roman se démarque un peu plus du lot mais c’était quand même intéressant à lire !
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