La servante écarlate figurait sur ma liste de livres à lire depuis bien des années, mais ma grande méfiance vis-à-vis du roman m’a empêchée de le découvrir plus tôt. Je craignais de découvrir une intrigue basée sur une violence sans nom et que j’aurais trop de mal à supporter au cours de ma lecture !
Pourtant, mon appréhension n’était pas justifiée car le « danger » à ce niveau-là n’était pas si menaçant au final. Toutefois, le quotidien des personnages du roman est un vrai cauchemar où le danger est bien réel. Ils se retrouvent sous l’emprise d’un régime totalitaire qui a remplacé le gouvernement américain que nous connaissons aujourd’hui. Ce roman dystopique m’a prise aux tripes et c’est avec grand plaisir que je viens enfin vous en parler aujourd’hui !
Résumé de La servante écarlate
Dans la République de Gilead, la race humaine s’éteint petit à petit à cause d’un problème de stérilité non résolu. Il y a très peu de femmes qui sont encore en mesure de donner naissance à des bébés en bonne santé. Ainsi, elles sont devenues une ressource précieuse et soigneusement protégée par l’Etat qui les distribue à leurs représentants dont les femmes n’arrivent pas à enfanter. Ces « servantes écarlates » ont une mission simple : tomber enceinte de l’homme auquel elles sont assignées, accoucher d’un enfant en bonne santé et le donner derechef à la femme dudit monsieur pour qu’elle l’élève à sa place. Les servantes écarlates ont le droit de refuser cet arrangement si elles préfèrent nettoyer des déchets toxiques dans les Colonies. Elles n’ont plus le droit de lire, d’écrire ou se promener seules. C’est le prix à payer pour profiter de la protection de la République de Gilead.
Ce que j’ai pensé de La servante écarlate
Il m’a fallu un seul weekend pour dévorer ce roman, alors que je le repoussais à plus tard depuis des années ! C’est le genre de livre qui se lit d’une traite, malgré une action relativement lente. Le style est simple et facile à suivre, et on a furieusement envie de comprendre les événements qui ont mené à la création de la société cauchemardesque qu’est Gilead.
Comme dans beaucoup de romans dystopiques, les personnages utilisent un langage et une rhétorique propres à leur univers. On n’hésite pas à blâmer les femmes (et non les agresseurs) lorsqu’elles sont victimes de violences, par exemple. On leur rappelle aussi qu’avant la mise en place de la République de Gilead, les femmes craignaient le monde extérieur dans lequel elles étaient en danger, notamment lorsqu’elles sortaient seules le soir. De ce fait, la liberté « limitée » qu’on leur donne dorénavant est présentée comme une source de soulagement :
« Il y a plus d’une sorte de liberté, disait Tante Lydia. La liberté de, et la liberté par rapport à. Au temps de l’anarchie, c’était la liberté de. Maintenant, on vous donne la liberté par rapport à. Ne la sous-estimez pas. »
Dans le contexte de l’histoire, j’ai trouvé cette idée complètement logique et c’est cela qui m’a le plus secoué. Les idées de ce roman sont fortes et insidieuses : je me retrouvais à adopter l’état d’esprit des personnages du roman, à culpabiliser de ne pas assez apprécier ma liberté et à énumérer les dangers du monde moderne dans lequel on vit.
Lorsque Defred, le personnage principal du roman, se souvient de son passé, on ressent toute la force de son malheur et ses regrets. On se sent également personnellement menacé car sa vie d’avant ressemblait à celle de n’importe quelle jeune femme occidentale d’aujourd’hui. Elle lisait le journal le dimanche matin, allait à la fac et faisait ses devoirs à la dernière minute, trimballait son linge sale jusqu’à la laverie du coin… C’était glaçant de découvrir ce quotidien qui aurait pu être le mien, et que j’ai toujours pris pour acquis. C’est exactement ce que Defred et ses amies ont fait avant qu’on ne leur arrache leur liberté et leurs droits. Impossible de ne pas voir dans La servante écarlate un rappel de la fragilité de nos droits qui ne sont pas réellement inaliénables… L’auteure nous incite à toujours les protéger.
Cette histoire est très plausible à mes yeux, et c’est ce qui la rend encore plus effrayante. Les procédés du régime totalitaire décrits dans le roman ont tous déjà été utilisés au cours de l’Histoire… On retrouve même dans la Bible un récit où l’on a recours à une servante pour enfanter à la place de la femme « légitime ».
Certains éléments du roman ne sont jamais expliqués, et c’est à la fois frustrant et réaliste au vu de l’intrigue. Dans tous les cas, le lecteur apprend à avoir de l’empathie pour tous les personnages (femmes, hommes, riches, pauvres…) qui sont tous contraints de faire des choses contre leur gré. Ce roman est une vraie claque qui nous rappelle tout ce qu’on prend pour acquis au quotidien.
Maintenant que j’ai terminé le roman, j’ai envie de commencer la série afin de pouvoir les comparer ! Avez-vous lu ou regardé La servante écarlate / The Handmaid’s Tale ? Qu’en avez-vous pensé ?
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