Hier, je suis allée voir la comédie musicale Cats au Théâtre Mogador à Paris. Je connaissais les grandes lignes de l’histoire mais je n’avais jamais vu le spectacle auparavant. J’ai bien réfléchi suite à cette sortie et je vous fais part de mes impressions !
Description
Une fois par an, un groupe de chats de rue assiste au « bal des chats ». Pendant cet événement, le chef du clan choisit un chat qui aura l’honneur de mourir pour renaître de ses cendres dès le lendemain.
Mise en scène
On peut lire sur le site officiel de Cats (où j’ai emprunté les photos pour cet article) qu’il s’agit de la même mise en scène que la version londonienne. Le décor est beau, très travaillé et permet aux danseurs de grimper dessus tels des félins : ainsi, l’espace est bien maîtrisé et occupé et permet de créer un univers qui correspond bien selon moi à l’histoire de Cats.
De même, les costumes valent le coup d’oeil : les pelages ne se ressemblent pas et chaque animal est un personnage bien à part. Il y a des jeux de lumière vraiment sympathiques pour représenter les yeux dans la nuit, les étoiles, etc. Certains numéros étaient vraiment étonnants : de belles voix, des chorégraphies maîtrisées et des chansons marrantes ou émotives.
L’écriture
Ce qui m’a gêné dans l’écriture du spectacle, c’est le manque total de dialogue. Les numéros s’enchaînent les uns après les autres, souvent sans transition. Du coup, on attend la fin de la comédie musicale pour qu’il se « passe » quelque chose. 80% des numéros étaient des présentations des membres du clan, afin que l’on en connaisse plusieurs avant le choix final du chef lors du bal des chats. Honnêtement, j’ai trouvé qu’en présentant 3-4 personnages cela aurait fait l’affaire. Je n’ai pas aimé le fait d’assister à autant de numéros de « remplissage » avant de voir (enfin !) le déroulement de l’histoire.
Malheureusement, il y avait selon moi un vrai manque de cohérence dans cette comédie musicale. Pour moi, Cats n’est pas un show « pour enfants » même si les plus petits peuvent aimer aussi. Mais après avoir vu l’adaptation au théâtre Mogador, je n’en suis plus sûre. En assistant à un spectacle à propos de félins dansants, j’acceptais de laisser tout réalisme à l’entrée du théâtre. Mais certaines scènes basculaient carrément dans le ridicule : un chat rock and roll tatoué qui fait du rap et un chat-acteur qui se remémore une pièce dans laquelle il s’est affronté à des créatures marines qui ressemblent à des Oompa Loompa pailletés.
Un point sur la traduction vers le français : j’ai été agréablement surprise par les paroles françaises des chansons. J’avais un peu peur d’entendre beaucoup de phrases avec des tournures lourdes et maladroites, mais en somme j’ai trouvé que c’était réussi.
Les thèmes abordés dans Cats
J’ai été impressionnée par la finesse avec laquelle Cats aborde les thèmes de la solitude et la vieillesse. Le vieux chat qui chante la célèbre chanson « Memories » (que j’adore) fait rimer jeunesse et bonheur. Il avait alors une vie plus remplie, plus simple, où les amis étaient nombreux et la beauté physique évidente. Vieilli, le personnage perd sa place en société : les autres chats plus jeunes ne l’ont pas connu pendant ses années glorieuses et ont peur de sa laideur. Ils n’osent pas l’approcher ou lui crachent même dessus.
Cats a une approche quasi spirituelle de la mort qui est présentée comme une délivrance. J’ai trouvé cela très intéressant de présenter la mort comme une nouvelle aventure : cela m’a rappelé certaines croyances religieuses où la vie sur Terre n’est qu’une première étape avant la prochaine aventure. Dans Cats, la mort est source de joie ! Le chat destiné à mourir lors du bal est « l’élu », il est considéré comme très chanceux puisqu’il va démarrer une nouvelle vie.
Conclusion : je n’ai pas autant apprécié Cats que je l’aurais souhaité, mais j’ai aimé découvrir la « mentalité » de nos amis moustachus : tellement sûrs de vivre 9 vies, ils accueillent la mort les bras (pattes ?) grands ouverts. En regardant la scène finale du spectacle, j’ai pensé au débat actuel sur l’euthanasie et le fait de vouloir mourir selon ses propres termes. Qui eut cru que des chats dansants m’auraient fait réfléchir sur la mort assistée !
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