Ce qui est bien quand on est introverti, c’est qu’on peut s’amuser à faire des activités qui n’auront pas l’air de grand-chose aux yeux d’un passant non initié.
Pour ma part, je peux passer des heures à écrire des lettres et des cartes postales. Je sors ma collection de matériaux d’écriture qui comprend cachet de cire, scotch décoratif et timbres colorés. Je prends chaque objet à son tour et le retourne dans la paume de ma main, en attendant que l’inspiration me vienne.
Je fais le tri dans les placards de mon coin cuisine en essayant de trouver des idées pour utiliser les réserves que j’ai accumulées. Cela donne du curry poisson-tomates (sans curry, car je me rends compte trop tard que j’ai terminé le petit pot la semaine précédente) et du « coq au vin » préparé avec du poulet et un fond de vin blanc.
Mes doigts effleurent ma collection de fils à broder et j’admire la variété de leurs couleurs. Je note les idées qui me viennent en les contemplant et de temps en temps j’en trouve une dont je suis fière et qui mérite que je la développe davantage !
J’ai façonné ce bracelet un samedi après-midi devant quelques épisodes d’une série sur mon ordinateur. J’ai choisi des fils qui commençaient à se sentir délaissés à force de me voir choisir encore et encore des bleu roi, vert pomme et rose fuschia. J’adore le contraste vif mais naturel entre la rouille orangée, l’ocre jaune et le marron châtaigne du simili cuir.
Avec ce bracelet brodé, je voulais suivre la tendance amérindienne qui a envahi les magasins de vêtements l’année dernière. Je suis toujours en retard pour ces choses-là… J’ai donc choisi des couleurs terreuses pour façonner des triangles que j’imaginais bien peints selon une tradition ancienne sur le tissu. J’arrivais presqu’à sentir l’odeur âcre de la peinture mélangée au cuir !
En fabriquant ce bracelet, j’ai repensé à un déguisement que j’ai tellement porté quand j’étais enfant qu’il a fini par développer des trous. C’était une robe en velours beige avec une frange sur la jupe et, en guise de collier, un ruban bleu orné d’un grand losange gris clair. Je portais le tout avec des sandales et je m’imaginais ressembler comme deux gouttes d’eau à Pocahontas ! Peu importe si j’avais les cheveux blonds, la peau blanche comme le lait et un espace entre les dents ! Cette robe figurait parmi mes vêtements préférés. J’ai fini par être trop grande pour entrer dedans et j’ai dû m’en séparer, non sans regrets. Je trouve que ce bracelet brodé est un équivalent adulte tout à fait acceptable, vous ne trouvez pas ?
Aucun commentaire