Livres Un brin de culture

Le Liseur du 6:27 de Jean-Paul Didierlaurent

Le liseur du 6h27 est le premier roman de l’écrivain français Jean-Paul Didierlaurent. Publié en 2014, ce livre est une telle sensation littéraire qu’il sera traduit en 25 langues !

Synopsis

Guylain est un jeune homme sensible, gentil et intelligent. Mais il travaille dans une usine qui détruit les livres invendus dans les librairies, et ce aux côtés de la Chose, une horrible machine qui ingurgite des tonnes de papier chaque jour. Amoureux des livres, Guylain se rend au travail en prenant le RER de 6:27 et en profite pour lire aux autres passagers quelques feuilles envolées des livres détruits à l’usine la veille.

Mon avis

C’est simple : j’ai AD-O-RÉ ce roman ! C’est une vraie perle cachée sous sa couverture peu évocatrice.

Je ne sais comment transcrire avec justesse tout mon enthousiasme pour cette belle découverte : le style d’écriture précis et juste, l’histoire originale, le vocabulaire varié mais accessible, bref, c’était absolument génial.

Ce roman m’a rappelé L’Ecume des jours de Boris Vian, mais avec une structure inverse. Au début de L’Ecume des jours, l’univers est tout ensoleillé, positif, et plein de couleurs avant de sombrer dans le noir, le gris, le petit et l’étroit. En revanche, dans Le Liseur du 6:27, Jean-Paul Diderlaurent peint un tableau d’une existence on ne peut plus triste et sombre lors de l’exposition et le lecteur a la chance infinie de voir le personnage principal parvenir à sortir la tête de l’eau petit à petit, à coups de livres et de clés USB.

Chaque personnage « positif » a son charme unique : un homme d’un certain âge qui ne parle qu’en alexandrins, une dame-pipi écrivain à ses heures perdues et un handicapé qui tente de retrouver ses jambes.

A l’inverse, les « méchants » sont atroces : ce sont des pervers qui se réjouissent de détruire les livres, qui se délectent à les regarder de près afin de mieux apprécier leur massacre prochain. On ressent une réelle aversion pour ces personnages qui ne font que détruire. A cause d’eux, le lecteur a toute l’empathie du monde pour Guylain qui ressent la même culpabilité qu’un bourreau qui témoigne d’un génocide. De plus, la personnification de la Chose est assez incroyable : cette machine immonde qui « mange » les livres invendus, ces échecs du monde de l’édition, est dépeint tel un monstre avec une vie bien à lui.

Si ces éléments ne vous ont pas encore donné envie de lire ce roman, il faut savoir que le style d’écriture de Jean-Paul Didierlaurent m’a complètement conquise. Moi qui ai pourtant du mal à lire en français car le texte reste souvent « froid » ou « distant », ses mots avaient une chaleur et un dynamisme qui m’ont fait accrocher dès les premières lignes. Je ne pourrai le dire assez : il faut absolument lire ce roman !

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